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CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ENQUÊTE
Les institutions éducatives sont reconnues comme des lieux d’apprentissage, de développement et d’autonomisation.
Or, loin d’être des lieux sûrs d’apprentissage, les écoles sont souvent des espaces de discrimination et de violence, notamment auprès des filles.
La violence en milieu scolaire n’est pas un problème strictement confiné aux écoles, il s’agit
plutôt d’un problème social complexe et multiforme.
Les écoles sont des espaces sociaux qui reproduisent les relations de pouvoir ainsi que les
pratiques de domination et de discrimination.
Les questions de cultures et de pouvoir associées aux identités masculines et féminines régissent les rapports en leur sein, entre élèves de sexes opposés et entre élèves et personnel scolaire. Les violences scolaires frappent de nombreux enfants partout dans le monde, notamment sur le continent africain.
Selon le rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde, « la violence sexuelle, physique et psychologique perpétrée par des enseignants à l'égard des filles est courante». Les enquêtes de terrain menées dans les écoles d’Afrique subsaharienne francophone indiquent que les violences de genre sont répandues, quotidiennes et frappent en tout premier lieu les jeunes filles. Les violences de genre en milieu scolaire mettent en jeu des dimensions multiples : économique (cas du sexe transactionnel), socioculturelle (tabou sur la sexualité, absence d’éducation à la sexualité, relations de genre asymétriques) et sanitaire.
Aussi, elles restent moins renseignées que les phénomènes de violences en générale, et une
sorte de « banalisation » semble même les accompagner. Les violences sexuelles sont particulièrement « tabous », ce qui rend difficile leur identification et leur reconnaissance.
La prévalence, la fréquence et l’intensité de la violence dans les écoles n’ont pas encore
fait l’objet d’une étude approfondie et systématique en dans la province. Il n’existe pas dans la région aucun système global de documentation des actes de violence qui ont pour cadre le milieu scolaire, rendant l’évaluation du phénomène particulièrement difficile.
Au Sud-Kivu, la violence sexuelle sexiste a un impact plus significatif sur les femmes et filles. Ils s'avèrent que en général les femmes et les filles en sont les principale victimes. Toutes fois que les garçons et les hommes peuvent également être victimes de la violence basé sur le sexe notamment la violence sexuelle.
La ville de Bukavu n’est pas épargnée de ce diagnostic. Tous ces phénomènes ont également comme causes: la dislocation des familles, suivie d’une situation de précarité que vit la femme du Sud-Kivu à tous les niveaux. Les actes de violences sexuelles et sexistes violent un certain nombre de droits humains universels protégés par les conventions et les instruments internationaux entre autre : droit à la liberté d’opinion et d’expressions, à l’éducation, sécurité sociale et développement personnel.
C’est dans le cadre que PIFEVA a organisé une série d’investigations au courant de ce mois de janvier à mars 2020 pour documenter et examiner ce type des violences faites aux filles dans les Etablissements d’enseignement Primaire et Secondaire dans la ville de Bukavu et y proposer des pistes de solutions.
OBJECTIF DE L'ENQUETE
Enquêter et documenter sur la situation des violences sexuelles et basées sur les genres dans les Etablissement Primaire et Secondaire dans la commune de Kadutu(EP ELO Nyamugo, EP ELO Kadutu, C.S le vert, C.S Horizon, ITB, ITCB), commune d'Ibanda(EP ELO Nyamugo, EP ELO Kadutu, C.S le vert, C.S Horizon, ITB, ITCB) et dans la commune de Bagira (Institut Ukarimu, Bagira, Christ Roi, Moki, C.S. Maendeleo) la ville de Bukavu.
RESULTATS DE L'ENQUETE
Au terme cette enquête, les type des violences courantes perpétrées aux filles dans les écoles ciblées: 6% d'une faible liberté d’opinion et d’expression des filles, 4% de traitement dégradant, 27% pour le harcèlement sexuel, 12% pour les actes d'attentat à la pudeur; 51% pour la pratique des cotes sexuellement acquises dans la commune de Kadutu(EP ELO Nyamugo, EP ELO Kadutu, C.S le vert, C.S Horizon, ITB, ITCB), commune d'Ibanda(EP ELO Nyamugo, EP ELO Kadutu, C.S le vert, C.S Horizon, ITB, ITCB) et dans la commune de Bagira (Institut Ukarimu, Bagira, Christ Roi, Moki, C.S. Maendeleo) la ville de Bukavu.
CONSTAT ISSU DE L'ENQUETE
Au terme de notre enquête, nous nous sommes rendu compte que les violences basées sur les genres dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire dans la ville de Bukavu est comparable aux violences sexuelles faites aux femmes lors de la guerre car les exposant aux grossesses non désirées, au VIH/SIDA, aux traumatismes psychologiques et à discrimination sociale.
Il ressort également:
N.B: Cette situation serait aussi à la base de la montée en puissance du phénomène: "Cotes sexuellement acquises" dans les écoles de la ville de Bukavu.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
En conclusion, l'incidence des SGBV constitue l'un de facteur favorisant l’inégalité de l’accès à l’éducation homme/femme et à la déscolarisation élevée des filles dans la ville de Bukavu.
Les violences du type sexuel, psychologique et physique, revêtent des formes spécifiques diverses et interviennent dans et autour des écoles, tant de la part des élèves masculins que des personnels enseignants. Elles ont une influence directe sur la scolarisation des filles, provoquent souvent leur retrait de l’école, et apparaissent dès lors comme un des obstacles majeurs à l’éducation des filles.
Au regard de cette situation, PIFEVA tire la sonnette d'alarme et sollicite l'appui et l'implication des partenaires nationaux et internationaux pour mener un lutte synergique contre les violences sexuelles et basées sur les genre dans les établissements d'enseignement primaire secondaire de la ville de Bukavu à travers les actions prioritaires ci-après: