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GENRE ET ENVIRONNEMENT | Monday,October 11th 2021

Renforcer la résilience des jeunes et femmes autochtone au changement climatique par la restauration de la biodiversité des forets communautaires par la plantation d'arbres à chenilles comestible

Contexte du projet

 

Ce projet une réponse résiliente aux difficultés que rencontrent les jeunes et des femmes autochtones qui vivent dans des villages et groupements riverains de la Réserve Naturelle d'Itombwe dans le territoire de Mwenga, où 65% des forêts sont surexploitées et dégradées. Cela accentue les effets négatifs des changements climatiques qui sont déjà perceptibles dans la région. Les populations autochtones et locales tiraient leurs revenus de l’exploitation de produits issus de la forêt, en particulier la collecte de chenilles comestibles. Les chenilles comestibles constituent non seulement une source de revenu pour les ménages autochtones, mais aussi une source de protéines, notamment pour les enfants et les femmes enceintes. A cause de l'interdiction légale d'accès dans le massif forestier de la réserve, ces populations autochtones et locales se sont rabattues sur des forêts communautaires, qui sont malheureusement surexploitées et où l’on ne trouve pas de chenilles. Il s’en est suivi des problèmes économiques et sanitaires : le taux de malnutrition a atteint 68% chez les femmes et les enfants de moins de cinq ans.

Cependant, les populations  autochtones de Mwenga disposent des précieux savoirs, connaissances et bonnes pratiques de restauration de la biodiversité par des mécanismes traditionnels, particulièrement la plantation d’arbres hôtes de chenilles comestibles qui sont malheureusement sous-évalués, méprisés, car appartenant au passé et présentés comme les savoirs des pauvres populations autochtones en territoire de Mwenga.

Parallèlement, les jeunes et femmes autochtones de Mwenga sont d’indispensables agents de changement parce que leurs systèmes de subsistance, leurs connaissances et leurs modes de vie traditionnels demeurent essentiels pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Malheureusement, l'accroissement du marché des produits forestiers dont le bois,  la braise et les bois de chauffe constitue un facteur aggravant la destruction de ces mêmes forets communautaires dont dépendent les populations autochtones de Mwenga.

Les causes profondes de cette situation sont:

1) La mauvaise gouvernance forestière en territoire de Mwenga;

2) L’agriculture sur brûlis, pratique par laquelle les petits exploitants agricoles abattent les arbres et incendient les forets pour laisser  place à l'agriculture, continue de menacer plusieurs espaces forestières de Mwenga;

3) La pauvreté, la surpopulation et l'exploitation minière sont également d'autres phénomènes qui mènent à la déforestation en territoire de Mwenga;

4) La coupe anarchique d'arbres pour en faire du bois de chauffage ou du charbon de bois(braise) est ressortie également comme l'une de causes profondes du déboisement à grande échelle dans ce territoire de Mwenga en République Démocratique du Congo.

 

Les causes profondes/fondamentales de cette situation sont:

 

1) La mauvaise gouvernance forestière en territoire de Mwenga;

2) L’agriculture sur brûlis, pratique par laquelle les petits exploitants agricoles abattent les arbres et incendient les forets pour laisser  place à l'agriculture, continue de menacer plusieurs espaces de Mwenga;

3) La pauvreté, la surpopulation et l'exploitation minière sont également d'autres phénomènes qui mènent à la déforestation en territoire de Mwenga;

4) La coupe anarchique d'arbres pour en faire du bois de chauffage ou du charbon de bois(braise) est ressortie également comme l'une de causes profondes du déboisement à grande échelle dans ce territoire de Mwenga en RDC.

 

But du projet

 

Contribuer  à la restauration de la biodiversité des forêts communautaires et la réappropriation par les populations autochtones grâce à la plantation d’arbres hôtes de chenilles comestibles dans les groupements riverains de la Reserve Naturelle d'Itombwe dont les forets sont surexploitées et dégradées en vue de faciliter l'autonomisation des jeunes et femmes autochtones par la reprise et la gestion rationnelle de la biodiversité, particulièrement l'activité de production et vente des chenilles comestibles comme source de revenu aux  jeunes et  femmes autochtones de Mwenga.

 

Résumé général des réalisations de la période de référence

 

Dans le cadre de ce projet, PIFEVA a mené plusieurs activités, qui ont mobilisé 313 jeunes et femmes autochtones de Ngambwa, Kasaga, Kanana, Nisege, Kiliungu, Bungalama et Lolwe en territoire de Mwenga. Ces activités sont de natures diverses : identification et multiplication des essences forestières autochtones, hôtes des chenilles comestibles ; formation de pépiniéristes autochtones, création de sept pépinières autochtones d'arbres à chenilles comestibles, organisation de trois grandes campagnes de reboisement d’arbres à chenilles. 270 hectares ont été reboisés en essences forestières autochtones et hôtes des chenilles comestibles dans sept blocs forestiers communautaires. A cette fin, PIFEVA a également mis en place des « comités autochtones de monitoring forestier », organiser des formations pour les jeunes et les femmes autochtones en gestion rationnelle d'arbres à chenilles afin de pouvoir créer des activités génératrices de revenu. Sept groupes de jeunes et de femmes ont bénéficié d’appui pour développer des activités de culture et d'élevage en attendant que les arbres plantés atteignent leur maturité et produisent les chenilles comestibles. Telles sont les activités qui ont positivement contribué à la restauration de la biodiversité dans les forets communautaires de Ngambwa, Kasaga, Kanana, Nisege, Kiliungu, Bungalama et Lolwe en territoire de Mwenga au Sud Kivu en République Démocratique du Congo.

 

Innovation

 

En terme d'innovation autochtone locale, ce projet a su contribué  à la restauration de la biodiversité des forêts communautaires par  la plantation d’arbres à chenilles comestibles en territoire de Mwenga. L’utilisation des chenilles en tant que produit alimentaire permettant d’une part de pallier à l’insécurité alimentaire, et d’autre part de créer une source de revenus pour les jeunes  et femmes autochtones de Mwenga au Sud Kivu à l'est de la République Démocratique du Congo. Pour y arriver, PIFEVA a recouru à la mise en pratique des savoirs historiques des ancêtres autochtones de Mwenga qui ont fait en sorte que la forêt continue à subvenir à leurs besoins sans la détruire ont été mis à profit et vulgarisés en faveur des bénéficiaires et communautés locales qui ont repris conscience et sont restés mobilisés contre la déforestation anarchique dans les villages ciblés et cela produit déjà des effets positifs vu la baisse et ou la cessation des activités de production de la braise dans les forets couvertes par le projet. Grâce à ce projet, les jeunes et femmes membres de la coopérative sont accompagnés afin de pouvoir appliquer le règlement forestier local. Progressivement, ces personnes sont engagées dans un processus de gestion forestière durable; celui-ci exige qu’à chaque fois un individu coupe un arbre, il en plante trois autres et qu’il assure que ces trois arbres prennent racine et se développent en territoire de Mwenga.

Durabilité et adaptabilité/Mise à l'échelle

 

La durabilité, l'adaptabilité et la mise à l'échelle  de ce projet sont garanties du fait que les effets escomptés de ce projet sont en cours de pérennisation  grâce au maintien des activités du projet par les structures locales de mise en œuvre du projet particulièrement le comité local des jeunes et femmes pépiniéristes autochtones et  les comités locaux de monitoring forestier des jeunes et femmes autochtones en territoire de Mwenga. L’existence de ces structures techniques locales de mise en œuvre constitue un dispositif solide d’appropriation et de pérennisation des activités du projet et dont le modèle peut être étendu à l’échelle.

 

Cependant, pour faciliter l'exécution de ce projet, nous avons développé notre théorie de changement pour ce projet avec la participation des jeunes et femmes autochtones de Mwenga. Cet outil de mise en œuvre nous a permis de faire participer l'ensemble des bénéficiaires dans le processus d'identification du problème à résoudre et des objectifs à cours, moyen et long terme ainsi que les moyens(interventions) nécessaires planifiés pour y parvenir. Ce projet a également intégré le volet mobilisation communautaire pour faciliter l'appropriation du projet par les bénéficiaires. Ce modèle peut être reproduit avec succès ailleurs.

 

Leçons apprises et recommandations

 

Leçons apprises

 

PIFEVA a appris de ce projet deux principales leçons suivantes:

 

1) Adopter une approche fondée sur les meilleures connaissances traditionnelles et autochtones disponibles peut largement contribuer à la protection et aux différents mécanismes de restauration de la biodiversité étant donné que les savoirs autochtones et locales peuvent nous renseigner sur les facteurs de l’appauvrissement de la biodiversité et les méthodes efficaces pour parvenir à une restauration intégrée de la biodiversité, à une amélioration de sa résilience et à un changement des comportements en faveur des générations futures. 

 

2) Les populations autochtones et locales sont souvent bien placées pour observer et comprendre les écosystèmes locaux. De ce fait, les systèmes de savoir autochtones, traditionnels et locaux constituent l’un des plus grands ensembles de connaissances humaines sur la biodiversité et les écosystèmes. Toutefois, ces systèmes de savoirs sont rarement reconnus en tant que ressources permettant de comprendre, de surveiller et de gérer la biodiversité.

 

Véronique Bulaya

Coordinatrice du projet